Rachat de Philibert par Asmodee, une affaire qui roule !
Ce n’est plus vraiment une surprise ni une rumeur qui circule sans savoir le fond de l’affaire mais le Groupe Asmodee vient de racheter l’acteur numéro uno du e-commerce ludique, à savoir Philibert. Si ce rachat va faire beaucoup parler (et c’est déjà le cas sur les réseaux sociaux) quel est réellement l’intérêt de ce rapprochement ? Petite mise au clair des évolutions à prévoir aussi bien pour les deux entreprises que pour nous, en tant que consommateur.
Philibert, pourquoi se faire racheter ?
Avant de se lancer dans « les dessous de l’affaire », il faut tout de même rappeler qui est Philibert. Les aficionados du jeu de société aiment ou déteste l’entreprise mais les joueurs occasionnels ne sont tout simplement pas au parfait.
Alors Philibert est principalement connu comme le site leader de la vente en ligne de jeux de société en France. Avec pas moins de 35000 références en stock et 16 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’aventure de la petite boutique de modélisme de Strasbourg dans les années 80 à bien grandi. En 2000, l’entreprise est rachetée par 5 associés à son fondateur. C’est à ce moment que le virage du numérique et lancé pour devenir aujourd’hui le Philibert que l’on connait, avec son modèle d’entreprise libérée et ses 80 salariés. Si l’entreprise est connue pour son succès en ligne, elle propose aussi une gestion logistique pour de nombreux éditeurs par le biais de Meeples Logistics.
Alors, avec une telle présentation, il est légitime de se demander pourquoi accepter une offre de rachat de la part d’Asmodee ? En réalité, le processus est assez logique. Depuis quelques années, Asmodee fat du pied à Philibert en proposant son « soutien » en cas de besoin. Et des besoins, il s’avère qu’il y en a. Car gérer une telle entreprise et surtout une telle évolution en peu de temps (+26% de chiffre d’affaires sur 2019) demandent des investissements de masse et une flexibilité financière difficile à gérer.
Étienne Gangloff, directeur général de Philibert précise au micro de Ludovox que « Dans un marché qui attire les convoitises et où il y a de plus en plus de gros acteurs qui arrivent, il faut parvenir à investir pour consolider nos atouts. Avec nos investissements, on se projetait sur un amortissement en 10 ans, mais avec Asmodee dans l’équation, c’est sur deux ou trois ans et avec une vision beaucoup plus claire des choses »
Une entreprise pour les contrôler toutes
Quant à Asmodee, la stratégie de rachat entamée quelques années plus tôt continue son chemin. Après Repos production, à l’origine de 7 Wonders ou encore Concept et Libellud, l’éditeur de Mysterium et Dice Forge, voilà enfin la concrétisation d’un changement stratégique important. Car avec le rachat de Philibert, Asmodee se lance officiellement dans la vente directe au particulier, là où leur coeur d’activité penchait majoritairement sur la vente aux entreprises jusque-là. Un moyen efficace de contrôler l’ensemble de la chaine, de la production ludique à la vente finale.
Pour autant, en passant par une entreprise tierce, Asmodee ne se met pas à dos son réseau de distribution classique sur son offre historique. Une façon de jouer sur tous les tableaux et de maitriser au maximum le marché du jeu de société.
Avec ce rachat, quels changements pour le consommateur ?
Alors, la question est maintenant de savoir à quoi pouvons-nous nous attendre avec ce rachat ? En réalité, à pas grand-chose. Cette opération, si pertinente qu’elle soit pour les deux acteurs, ne changera pas la donne pour le consommateur. Les évolutions du site e-commerce de Philibert sont prévues depuis longtemps et la majeure partie des investissements vont se faire pour assurer une meilleure logistique et un service client toujours plus fiable.
Le maitre mot qui ressort de cela est « agilité ». Avec plus de moyen, Philibert va simplement pouvoir aller plus loin, plus vite. Le tout pour nous assurer de trouver en continu les jeux de société qui nous font envie. Une bonne nouvelle donc mais qui ne modifiera pas la donne au quotidien pour les consommateurs que nous sommes.
Affaire à suivre donc !
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